LES PRÉROGATIVES DES LIGNAGES DE BRUXELLES AU XVIIIe SIÈCLE

  1. A l’origine, la ville était administrée, sous le contrôle de l’Amman, officier du duc, par sept échevins appartenant aux lignages. Ce, dès le XIII siècle. À mesure que l’administration de la ville se complique, de nouvelles fonctions sont instituées qui déchargent les échevins d’une partie de leurs attributions. Depuis 1421, les métiers groupés en « nations » sont associés aux lignages pour l’administration de la ville et les fonctions réparties, à peu près à égalité entre les lignages et les métiers, mais avec une certaine prédominance pour les premiers sauf à certaines époques où les finances dépendent davantage des métiers.
  2. En 1334, deux receveurs lignagers sont adjoints aux échevins et chargés de la recette et de la dépense de la ville et plus tard des travaux publics. En 1421 leur furent adjoints des receveurs des nations. Les receveurs des lignages prirent plus tard le nom de trésoriers.
  3. À partir de 1343, il fut nommé dix « apaiseurs » lignagers de concilier les cas de vengeances privées, d’imposer des sanctions aux offenses et plus tard de juger les, affaires de querelles et de coups. En 1423, leur nombre est réduit à huit dont quatre lignagers.
  4. En nombre variable, il y eut des conseillers patriciens, anciens échevins et anciens doyens de la gilde drapière, constituant l’arrière-conseil des échevins. Plus tard, avec les anciens bourgmestres et conseillers des nations, ils constituent ce qu’on appellera le Large Conseil ou deuxième Membre de la ville.
  5. Jusqu’en 1423, les chefs de la gilde drapière, administrateurs et juges des affaires de la draperie, étaient exclusivement lignagers. C’étaient deux doyens et huit assesseurs appelés les huit. À partir de cette date, la moitié de ces charges furent réservées aux nations.
  6. En, 1421, lorsque les métiers obtinrent la participation, à l l’administration de la ville; on adjoignit aux sept échevins, six con­seillers des nations. En outre, on créa deux charges de bourgmestres, l’un des lignages, l’autre des métiers. A l’origine les bourgmestres avaient des fonctions essentiellement judiciaires.
  7. Les chefs tuteurs créés ~ semble-t-il ~ en 1445, chargés du contrôle des tutelles, étaient d’anciens bourgmestres, échevins et conseillers des nations, Les lignagers étaient de quatre sur six membres, dans ce collège,
  8. Les maîtres de la suprême charité, dont le statut fut fixé en 1539, étaient au nombre de quatre, dont deux lignagers, ils contrôlaient, les institutions, charitables.
  9. Le surintendant du canal, cette charge fut confiée à un lignager, Jean de Locquenqhien, en 1550, pour la direction et le contrôle des travaux du canal de Bruxelles à Boom, et il l’exerça jusqu’à sa mort en 1574. Cette fonction devint officiellement une charge lignagère en 1589. Le surintendant du canal avec deux receveurs, plus tard un seul, pris parmi les nations, était chargé de l’exploitation du canal.
  10. La garde bourgeoise de Bruxelles avait pour fonctions la défense des portes et remparts et le maintien de l’ordre à l’intérieur de la ville. Depuis 1591,la garde bourgeoise était commandée par dix capitaines. Les charges de capitaines de la garde bourgeoise, à partir de 1421, sont officiellement réservées aux lignagers. ‘un des dix a le commandement en chef: c’est le major. Les cinq serments dont les chefs appartiennent aux nations participent aux mêmes fonctions que la garde bourgeoise.